Le yoga est une discipline millénaire, héritée des modes de pensées hindoues et bouddhistes principalement, sans pour autant être une religion. Le terme sanskrit signifie « union », de la respiration, du corps et de l’esprit, par exemple.
L’Ashtanga, descendant du Hatha Yoga, a été codifié il y a 2 000 ans par le sage Patanjali dans les Yoga Sutras. C’est une voie vers l’auto-purification, que l’on emprunte en suivant les 8 membres de l’Ashtanga Yoga : Yama : Règles morales ; Niyama : Autodiscipline / Asana : Postures / Pranayama : Contrôle de la respiration / Pratyahara : contrôle des sens / Dharana : Concentration / Dhyana : Méditation / Samadhi : Libération. L’Ashtanga c’est pratiquer l’ensemble de ces 8 membres. Les asanas ne sont finalement qu’une petite composante, on pourrait presque pratiquer le yoga sans dérouler un tapis !
Au sens plus moderne du terme, l’Ashtanga Vinyasa est le nom donné par le maître indien Patthabi Jois à sa méthode, démocratisée dans les années 70 en Occident.
Les postures s’enchainent dans un ordre immuable, « guirlande » ininterrompue de 180 postures environ, subdivisées en trois séries de difficulté croissante. La première série comporte quelques 70 postures. Le passage d’une posture à l’autre est lié par un Vinyasa : Salutation au Soleil intercalée entre chaque posture qui maintient la température du corps, et le remet dans une position neutre. Chaque mouvement est synchronisé avec la respiration contrôlée par la gorge (ujjayi). S’ajoute à cela la fixation du regard (drishti) sur un point, propre à chaque posture. On y associe les bandhas, verrous énergétiques que sont la contraction du plancher pelvien (mula bandha) et de la sangle abdominale (uddiyana bandha). Ils permettent de canaliser l’énergie vitale et d’augmenter l’efficacité de la pratique en toute sécurité. La pratique des asanas est une médiation en mouvement, on ramène sa conscience vers l’intérieur, et les drishtis et respiration Ujjayi aident à couvrir l’agitation du mental.
Les fondations morales de l’Ashtanga sont capitales dans le processus de transformation du Soi, c’est une transformation morale intérieure. Par exemple, les Yamas sont la non-violence, la vérité, ne pas voler, la modération et la non-avidité. Ces règles universelles, s’observent au 1er degré comme à des degrés plus subtils (ne pas voler quelque chose, ou la confiance de quelqu’un). Ces règles profitent à soi comme à la société toute entière.
La philosophie de l’Ashtanga Yoga consiste en une évolution spirituelle : on cherche à « polir le miroir de l’Esprit » pour atteindre son essence profonde. Ce processus prend des années, une vie entière, en y dédiant rigueur et persévérance. Dans les Yoga Sutras, le yoga est défini comme « Yoga chitta vritti nirodhaha » : le contrôle des fluctuations du mental, travail indispensable pour avancer vers cet état d’équanimité.
Ainsi le but de l’Ashtanga Yoga, et du yoga en général, vise un changement radical de soi, afin de devenir une meilleure personne, et de nourrir une harmonie collective.
Rédigé par Cécile Siretas